terça-feira, 17 de março de 2015

Trompettes De La Renommée - Georges Brassens


Interpretação para Les Trompettes De La Renommée



Je vivais à l'écart de la place publique,
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique...
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir.
Les gens de bon conseil ont su me fair' comprendre
Qu'à l'homme de la ru' j'avais des compt's à rendre
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet,
J' devais mettre au grand jour tous mes petits secrets.

 
Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées ! 



Manquant à la pudeur la plus élémentaire,
Dois-je, pour les besoins d' la caus' publicitaire,
Divulguer avec qui, et dans quell' position
Je plonge dans le stupre et la fornication ?
Si je publi' des noms, combien de Pénélopes
Passeront illico pour de fieffé's salopes,
Combien de bons amis me r'gard'ront de travers,
Combien je recevrai de coups de revolver ! 



Trompettes...

 
A toute exhibition, ma nature est rétive,
Souffrant d'un' modesti' quasiment maladive,
Je ne fais voir mes organes procréateurs
A personne, excepté mes femm's et mes docteurs.
Dois-je, pour défrayer la chroniqu' des scandales,
Battre l' tambour avec mes parti's génitales,
Dois-je les arborer plus ostensiblement,
Comme un enfant de ch?ur porte un saint sacrement ?


Une femme du monde, et qui souvent me laisse
Fair' mes quat' voluptés dans ses quartiers d' noblesse,
M'a sournois'ment passé, sur son divan de soi',
Des parasit's du plus bas étage qui soit...
Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame,
Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame
En criant sur les toits, et sur l'air des lampions :
" Madame la marquis' m'a foutu des morpions ! " ?

 
Trompettes...


Le ciel en soit loué, je vis en bonne entente
Avec le Pèr' Duval, la calotte chantante,
Lui, le catéchumène, et moi, l'énergumèn',
Il me laisse dire merd', je lui laiss' dire amen,
En accord avec lui, dois-je écrir' dans la presse
Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maîtresse,
Chantant la mélopé' d'une voix qui susurre,
Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure ?

 
Trompettes... 



Avec qui, ventrebleu ! faut-il don'que je couche
Pour fair' parler un peu la déesse aux cent bouches ?
Faut-il qu'un' femme célèbre, une étoile, une star,
Vienn' prendre entre mes bras la plac' de ma guitar' ?
Pour exciter le peuple et les folliculaires,
Qui'est-c' qui veut me prêter sa croupe populaire,
Qui'est-c' qui veut m' laisser faire, in naturalibus,
Un p'tit peu d'alpinism' sur son mont de Vénus ? 



Trompettes... 



Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ?
Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
Qu'ça confère à leur gloire un' onc' de plus-valu',
Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne pai' plus. 



Trompettes... 



Après c'tour d'horizon des mille et un' recettes
Qui vous val'nt à coup sûr les honneurs des gazettes,
J'aime mieux m'en tenir à ma premièr' façon
Et me gratter le ventre en chantant des chansons.
Si le public en veut, je les sors dare-dare,
S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare.
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir. 



Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !

2 comentários:

Unknown disse...

Filipe,
se me permite a ignorância admitida, não conhecia a canção. A certa altura, encalhada no meu parco e enferrujado francês tive que valer-me do tradutor para confirmar se o que deveras entendia era de facto o que deveria entender rrrrrsss
Agressivo este desabafo, mas vale-se da verdade: "a glória exige o inexigível".

abç amg

Luis Filipe Gomes disse...

Carmem,
eu sou do tempo em que se aprendia francês no que agora corresponde ao 5º ano de escolaridade e só por isso é que fui embalado na minha aprendizagem com Georges Brassens, Jean Ferrat, Jacques Brel, Léo Ferré, só para falar de verdadeiros gigantes da cultura francófona que nesse tempo passavam na rádio. O meu francês nunca deixou de ser enferrujado e por isso me auxiliam textos interpretativos como o que coloquei. E depois a semântica é um conhecimento complexo e em evolução e já nem vou falar na subjectividade poética mesmo quando o poema parece ancorado em factos reais como os que a canção refere.
Abraço!